L’opacité des chaînes d’approvisionnement globalisées du secteur de l’habillement : un frein à la mise en oeuvre du devoir de vigilance des entreprises
Les entreprises doivent faire preuve de vigilance dans la conduite de leurs affaires et prévenir les abus des droits humains dans leur chaîne de valeur.
C’est ce que préconisaient il y a dix ans déjà les Principes Directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme. Ceux-ci requièrent par ailleurs que les entreprises divulguent des informations relatives à la façon dont elles implémentent leur devoir de vigilance [1].
Aujourd’hui, où en est la transparence des entreprises du secteur textile quant à l’organisation de leur filière et de la mise en œuvre de leur devoir de vigilance ?
Si certaines avancées ont été constatées ces dernières années, le chemin vers une industrie transparente reste long. Ces efforts timides témoignent des limites des engagements volontaires en matière de respect des droits humains et de la nécessité d’adopter des normes contraignantes en la matière. Des textes sont actuellement en discussion, tant au niveau européen que belge, mais ne traitent de cette question pourtant cruciale, que de manière marginale.
La présente analyse ambitionne de dresser un aperçu des pratiques des entreprises de l’habillement, belges et actives en Belgique, en matière de transparence, afin de dégager les enjeux qui entourent la transparence dans le secteur, d’une part. Et, d’autre part, de démontrer la nécessité de réguler cette question dans les législations futures portant sur le devoir de vigilance des entreprises.
[1] Principe n°21 des Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme, https://www.ohchr.org/sit....