La directive sur le devoir de vigilance doit renforcer les droits des femmes
La Journée internationale des femmes du 8 mars est l’occasion de plaider pour un renforcement des aspects liés au genre dans la future directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité.
La pollution, l’accaparement des terres, l’exploitation des travailleurs ou encore la violence contre les défenseurs des droits humains affectent de manière spécifique et disproportionnée les femmes et les groupes marginalisés. De nombreuses femmes sont en outre victimes de discriminations fondées sur des identités croisées telles que l’âge, la classe sociale, l’origine ethnique, la caste, la foi, l’identité de genre, ou encore d’autres facteurs. Toute initiative législative visant à réglementer la conduite des entreprises doit donc tenir compte de ces impacts spécifiques et croisés, en particulier dans les secteurs où les femmes constituent la majorité de la main-d’œuvre comme le textile et l’agriculture, afin de remédier à ces inégalités profondément ancrées. La proposition de directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité actuellement discutée au Parlement européen offre une occasion unique de faire progresser les droits des femmes et l’égalité entre les sexes dans les chaînes de valeur mondiales des entreprises. En l’état actuel toutefois, le texte ne comporte pas de perspective de genre. C’est pourquoi nous formulons dix recommandations pour intégrer des aspects spécifiquement liés au genre dans la future directive européenne.