Une décennie s’est écoulée depuis la catastrophe la plus meurtrière que l’industrie textile et de l’habillement ait connu. L’événement tragique emporte la vie de 1138 personnes, en blesse plus de 2000. L’effondrement de cet immeuble à Dhaka au Bangladesh met en lumière l’extrême vétusté des usines de confection bangladaises dans lesquelles des marques et enseignes de mode du monde entier s’approvisionnent. On ne peut désormais plus le nier, des milliers de travailleurs et travailleuses risquent littéralement leur vie au travail pour produire les vêtements vendus dans nos rues commerçantes. Plus largement, la catastrophe met en exergue les conditions de travail particulièrement précaires qui sévissent dans cette industrie tout entière, exploitant au bas mot près de 50 à 60 millions de travailleur·euses partout dans le monde, des femmes principalement, exposées quotidiennement à des salaires de misère, des horaires et objectifs de production inatteignables, la répression et la discrimination syndicale, des violences de genre, et, l’insécurité sur le lieu de travail. Rana Plaza, plus jamais ça ?

10 ans donc après le choc à échelle planétaire que l’effondrement du Rana Plaza a suscité, où en sommes-nous ? Quelles avancées ? Quels défis ?
Cette analyse reviendra d’une part sur la tragédie Rana Plaza, les grandes évolutions de l’industrie textile bangladaises depuis, les enjeux qui perdurent au Bangladesh et au-delà. Nous mettrons ensuite en perspective ce drame emblématique d’une industrie communément considérée comme étant à haut risques sociaux et environnementaux au regard des législations en débat en matière de devoir de vigilance des entreprises.

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