Soutien massif des Belges pour une directive européenne visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre des entreprises

 (Crédit : © Philip Reynaers / Photonews / Justice-is-Everybody's-Business
Crédit : © Philip Reynaers / Photonews / Justice-is-Everybody's-Business

Un sondage révèle qu’une écrasante majorité de Belges souhaite que les entreprises opérant dans l’Union européenne soient obligées de réduire leurs émissions de CO2. Plus de 200 organisations de la société civile et personnalités ont signé une lettre ouverte réclamant une plus grande responsabilité climatique des entreprises tout au long des chaînes de valeur mondiales. Ce soutien massif intervient à quelques jours d’un vote crucial au Parlement européen sur la proposition de directive sur le devoir de vigilance des entreprises.

Un nouveau sondage révèle que 80% des Belges sont favorables à l’intégration dans la proposition de directive européenne sur le devoir de vigilance, de l’obligation pour les entreprises opérant dans l’UE de prendre des mesures pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

La proposition de directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité, actuellement en cours d’examen au Parlement européen, pourrait obliger les entreprises opérant dans l’UE à prendre des mesures pour identifier et prévenir les violations des droits humains, du travail ainsi que les atteintes à l’environnement, telles que la déforestation et la pollution, tout au long de leurs chaînes de valeur mondiales. Un sondage [1] réalisé dans dix pays européens, dont la Belgique, révèle que :

  • 80% des Belges sont favorables à une législation européenne qui obligerait toutes les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré.
  • 73% appellent les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, même en cas de crise énergétique.
  • Près des deux tiers des Belges (64%) estiment que les banques doivent également être tenues responsables des activités des entreprises dans lesquelles elles investissent ou à qui elles prêtent de l’argent.

Depuis que la proposition de directive a été présentée au Parlement européen, les institutions financières ont dépensé au moins 100 millions d’euros pour faire pression sur l’Union européenne pour y échapper. Des pays comme la France ont fait pression pour que le secteur financier soit exclu de cette future législation européenne.

Parallèlement au sondage, plus de 200 personnalités et organisations de la société civile ont signé une « déclaration » coordonnée par la campagne européenne « « Justice is Everybody’s Business » réclamant « une législation européenne forte, adaptée à la lutte contre la crise climatique et capable d’assurer la justice climatique ». La publication de cette lettre intervient à quelques jours d’un vote crucial sur la proposition de directive par les Eurodéputés de la commission des Affaires juridiques (JURI). Plus d’explications dans le briefing joint à ce communiqué de presse.

Pour Sophie Wintgens, représentante du Groupe de travail Corporate Accountability et chargée de recherche sur le commerce international au CNCD-11.11.11 : « Le vote au Parlement européen est la dernière occasion de renforcer la future directive sur le devoir de vigilance des entreprises sur plusieurs points clés. C’est le cas des obligations climatiques, comme le demandent 80% des Belges, afin de garantir que les entreprises soient tenues d’élaborer et de mettre en œuvre des plans de transition pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Il importe également de couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur afin d’intégrer une responsabilité des entreprises en amont (pour les investisseurs et les banques qui injectent des capitaux) et en aval (pour l’utilisation de produits à haut risque comme les pesticides, les technologies de surveillance ou les armes). »

[1Tous les chiffres, sauf indication contraire, proviennent de YouGov Plc. Le sondage, commandé par La campagne européenne « Justice is Everybody’s Business », a été réalisé entre le 3 et le 16 février 2023 auprès d’un échantillon représentatif des adultes (âgés de 18 ans et plus) en Belgique (n=1000).